La Fintech islamique et ses défis en Malaisie

12:19 - June 28, 2022
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Téhéran(IQNA)-Les entreprises malaisiennes de technologie financière islamique progressent lentement sur le marché financier islamique en plein essor, face à la concurrence des grandes banques locales et au manque de financement et d'offres de produits.

On estime que S&P Global a généré environ 3 milliards de dollars de volume de transactions en 2021, dans ce pays naissant de l'Asie du Sud-Est. 

Selon le « Banking Data Center », il s'agit d'une toute petite partie de l'industrie locale de la finance islamique, qui avait plus de 272 milliards de dollars d’actifs fin 2021. Les actifs de financement islamique représentent également 35,5% du total des actifs bancaires en Malaisie.

Nikita Anand, Directeur général adjoint de « S&P Global », a déclaré : « Les entreprises Fintech de Malaisie s'adressent généralement aux petites et moyennes entreprises, aux institutions de micro-finance et aux échelons inférieurs de la communauté qui n'ont pas accès aux services bancaires. Ce segment de marché cible est relativement petit par rapport à celui des banques islamiques. Parmi les Fintech malaisiennes célèbres figurent la plateforme de financement participatif « Ethis Ventures », la startup de microfinance « peer-to-peer MicroLEAP PLT » et la plateforme d'investissement « Wahed ». 

Les perspectives des services financiers islamiques, en Malaisie, sont dominées par les banques « Maybank Islamic Bhd », « CIMB Islamic Bank Bhd » et « RHB Islamic Bank Bhd ».

Selon le classement « The Asian Banker 2021 », le siège de 6 des 20 premières banques islamiques au monde, est situé en Malaisie.

« Ces banques offrent des services numériques plus complets, et leurs plateformes bancaires sont basées sur une technologie supérieure par rapport aux Fintech », a déclaré Anand.

La Malaisie a également une population bancaire très élevée. Selon une enquête de la Banque centrale de 2018, environ 92 % de la population du pays avait un compte bancaire.

Selon le rapport mondial « Fintech Islamic 2021 » publié en mai, malgré la concurrence des banques, le secteur de la Fintech islamique en Malaisie, devrait atteindre 8,5 milliards de dollars d'ici 2025, avec un taux de croissance annuel composé de 23%. 

En Malaisie, « Malaysia Digital Economy Corp », l'agence responsable du développement de l'économie numérique, a pris un certain nombre de mesures pour améliorer les connaissances des clients et des petites et moyennes entreprises sur les services financiers. 

Le partenariat, avec la participation de 11 entreprises FinTech, a attiré 2 300 utilisateurs des trois principaux services, principalement la microfinance, les micro investissements et la micro assurance.

Il existe également des programmes entre la Banque centrale et la « Malaysian Digital Economy Company » pour aider les entreprises Fintech, locales et internationales, à développer leurs services, en fournissant une assistance en matière de conformité juridique, de modèle commercial et de technologie. Cependant, par rapport à ses voisins régionaux, l'Indonésie, les Philippines et le Vietnam, qui ont tous développé au moins une startup de 1 milliard de dollars, la Malaisie n'a pas produit une seule Fintech ou startup d'une valeur supérieure à 1 milliard de dollars.

 Le budget limité reste un obstacle majeur à la croissance des institutions de Fintech islamique dans le pays. 

Siaker Hashem, vice-président de « Wahed Digital Investment Platform », a déclaré que le pays cherchait à devenir une plaque tournante internationale pour le financement islamique, mais que les startups avaient encore un long chemin à parcourir pour arriver au niveau des Émirats arabes unis et de l'Arabie Saoudite qui ont rapidement investi pour attirer les Fintech.

Osman Abdullah, PDG de la banque islamique chez « Silverlake Axis Software », a déclaré que les sociétés de Fintech islamiques se concentraient principalement sur le marché des consommateurs avec des volumes de transactions plus faibles, et n'offraient pas une gamme complète de services et de produits.

Abdullah a ajouté : « Il y a des possibilités de croissance. Par exemple, la technologie peut être utilisée pour gérer la collecte et la distribution des dons, des contributions caritatives volontaires et de la zakat qui est une obligation religieuse islamique. Les entreprises ont également besoin d'accéder au marché pour étendre leur couverture grâce à la coopération avec les institutions financières islamiques locales et internationales ».

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